Avant de poser ses valises sur la Canebière, Roberto De Zerbi a traversé une épreuve humaine et professionnelle hors du commun. Invité du podcast de l’animateur italien Alessandro Cattelan, l’actuel entraîneur de l’OM est revenu avec émotion sur son passage au Shakhtar Donetsk, brutalement interrompu par le début de la guerre en Ukraine.
Arrivé à l’été 2021 dans l’un des clubs les plus prestigieux d’Europe de l’Est, De Zerbi n’aura dirigé que 30 rencontres pour 20 victoires, avant que le bruit des bombes ne vienne faire taire les stades.
«Une carte d’évacuation dans le vestiaire»
Tout commence quelques jours avant l’invasion russe. L’équipe est en stage en Turquie, à Ankara. «Trois jours avant le début de la guerre, nous étions en camp d’entraînement à Ankara. L’équipe comptait treize Brésiliens. Je voyais qu’un jour ils s’entraînaient bien, le lendemain la saudade les frappait. J’ai donc convoqué une réunion avec le staff et l’équipe et j’ai découvert qu’ils avaient peur de retourner en Ukraine. Nous avons appelé le directeur sportif qui nous a tous rassurés», confie De Zerbi.
«Le jeudi matin, ils ont bombardé»
«Nous sommes retournés en Ukraine le samedi soir, le dimanche était libre et nous avons commencé à nous entraîner le lundi en vue du match avec une équipe située juste à la frontière. Le mardi, l’atmosphère a commencé à devenir lourde : dans le vestiaire, nous avions une carte de Kiev avec les voies d’évacuation mises en évidence. Le jeudi matin, ils ont bombardé. J’avais déjà quitté la maison quelques jours auparavant et tout emporté dans un hôtel qui avait une cave, où je suis resté cinq jours avec toute l’équipe. Ma famille était en Italie et tout le monde était inquiet. J’ai eu une discussion avec ma fille. Après cinq jours dans le bunker, grâce au président de la Fédération ukrainienne et à Gravina, nous avons réussi à fuir», a-t-il ajouté.
