Un an après avoir tiré sa révérence, Toni Kroos n’a rien perdu de son regard affûté sur le Real Madrid. Retiré des terrains depuis l’été dernier, l’ancien maestro du milieu de terrain s’exprime désormais à travers le podcast «Einfach mal Luppen», qu’il coanime avec son frère Félix. Dans le dernier épisode, l’Allemand a livré son analyse sur l’évolution du club merengue depuis l’arrivée de Xabi Alonso, successeur de Carlo Ancelotti.
Un Real renforcé mais encore en construction
Le champion du monde 2014 a d’abord salué les efforts du Real sur le marché des transferts, notamment avec l’arrivée du défenseur Dean Huijsen, arraché à la Juventus.
«Le club a recruté un défenseur central très complet, fort dans le jeu aérien, rapide et capable de bien ressortir le ballon de derrière», a-t-il expliqué.
S’il estime l’effectif mieux armé que la saison dernière, Kroos met toutefois en garde : «L’équipe s’est bien renforcée, je pense qu’ils vont faire une meilleure saison que la précédente. Même s’il y a encore matière à amélioration», nuance-t-il.
L’ancien numéro 8 du Bernabéu regrette surtout que les Merengues aient manqué de victoires de prestige en 2024 : «Le problème de l’année dernière c’est qu’aucune équipe vraiment forte n’a été battue par le Real. C’est très inhabituel».
Xabi Alonso, entre patience et pression madrilène
Interrogé par son frère sur la patience de Florentino Pérez, Kroos a comparé la situation actuelle avec celle de Julen Lopetegui, limogé en 2019 après seulement quatre mois sur le banc.
«Je pense que Xabi Alonso a un statut différent de celui de Lopetegui. Son parcours en tant que joueur l’aide, mais ça ne le protège pas s’il ne remporte pas de titres trois années de suite…» prévient l’ancien milieu.
Kroos appelle surtout à laisser du temps à l’ex-milieu basque pour imprimer sa patte : «Avec Xabi, j’espère que le Real jouera un meilleur football, mais il est trop tôt pour juger. La semaine dernière, c’était un bon match, mais il est encore trop tôt pour faire une évaluation finale».
La clé : confiance et perception
L’ancien international insiste sur un point crucial : la relation de confiance entre le vestiaire, le staff et la direction. «La confiance envers l’entraîneur est importante. Ce n’est pas toujours le résultat qui compte, car la confiance permet de surmonter les mauvais résultats temporaires. (…) La perception des joueurs et des leaders de l’équipe est également importante».
Pour Kroos, au Real, la manière compte autant que le résultat : «La manière dont un match est perdu a aussi une influence. Ce n’est pas seulement le résultat, mais aussi la manière dont ça se produit. (…) Au Real Madrid, personne n’est complètement sûr de son poste, que ce soit le coach comme les joueurs», rappelle-t-il.
Des pronostics prudents
Enfin, Kroos s’est risqué à un pronostic mesuré pour la saison 2025-2026 : «Ce ne sera pas facile de remporter des titres. Barcelone reste fort et la Ligue des champions est difficile. Il y a le Real, le Barça, Liverpool, City, le Bayern, le PSG, Arsenal…».