Il y a quelques années, Cendrim Kameraj rêvait de gloire sous le maillot de la Juventus, s’entraînant aux côtés de Cristiano Ronaldo et partageant le vestiaire d’un des clubs les plus prestigieux d’Europe. Aujourd’hui, à seulement 26 ans, l’ancien attaquant kosovar a définitivement raccroché les crampons. Des blessures à répétition l’ont contraint à renoncer à une carrière qui s’annonçait prometteuse. Désormais, il travaille dans une entreprise de construction, loin des pelouses qu’il foulait jadis avec ambition et passion.
Kameraj a dû faire face à l’une des pires épreuves pour un footballeur : trois ruptures des ligaments croisés en l’espace de quelques années. Une succession de blessures qui l’ont poussé, en février dernier, à dire stop.
«C’était déchirant. Le football était mon identité depuis mon enfance. Pendant longtemps, je ne savais pas qui j’étais sans le football. Mais avec le temps, j’ai trouvé la paix. J’ai compris que la vie ne s’arrête pas avec la fin de ma carrière de joueur», a confié Kameraj dans un entretien accordé au site de Gianluca Di Marzio.
Malgré cette fin prématurée, le jeune homme préfère regarder son parcours avec gratitude plutôt qu’amertume. «Sans ces blessures, j’aurais pu atteindre le sommet. J’étais sur la bonne voie et je sentais que je progressais saison après saison. Cependant, je n’aime pas me fier à mes propres suppositions. J’ai tout donné, et c’est ce qui compte», a-t-il ajouté avec lucidité.
Une nouvelle vie dans la construction
Après avoir refermé le chapitre du football, Cendrim Kameraj a décidé d’embrasser un tout autre domaine. Il travaille désormais chez ICM Bau, une entreprise suisse spécialisée dans la construction.
«Je travaille principalement dans les bureaux. Mais notre patron voulait que nous passions une journée sur le chantier pour comprendre la difficulté du métier. Cela nous fait apprécier encore plus la chance que nous avons de travailler derrière un bureau», raconte-t-il avec le sourire.
Des souvenirs impérissables avec Cristiano Ronaldo
Malgré un parcours écourté, Kameraj garde un souvenir inoubliable de son passage à la Juventus, et surtout de sa rencontre avec Cristiano Ronaldo. À l’époque, il évoluait avec les équipes de jeunes du club, mais avait été régulièrement appelé à s’entraîner avec les professionnels.
«C’était surréaliste et spécial. Son énergie nous a donné envie d’en avoir plus. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est son mental. Il ne s’arrêtait jamais et était toujours plus exigeant envers lui-même et envers ceux qui l’entouraient. Un jour, il m’a même dit : « Le talent ne vaut rien sans persévérance et sans travail. » Cette phrase m’est restée gravée dans la mémoire. Voir comment il se préparait m’a montré ce que signifie vraiment être un professionnel», se souvient Kameraj.
Il se rappelle aussi du jour où la Juventus a frappé à sa porte : «Quand j’ai reçu l’offre de la Juventus, c’était comme un rêve. Honnêtement, au début, je n’y croyais pas. J’étais fier, enthousiaste et même un peu nerveux. Je savais que ce serait un grand pas.»
Une retraite sans regrets
Après deux saisons à la Juventus, Kameraj a évolué successivement à Lugano, Kriens, KF Dukagjini et Zug 94, où il a terminé sa carrière. Moins d’un an après sa retraite, il assure n’éprouver aucun regret.
«J’aurais peut-être pu être un peu plus patient et écouter mon corps plus tôt. Mais je ne me blâme pas. J’ai fait ce que je pensais juste à ce moment-là. Les regrets ne changent pas le passé», conclut l’ancien attaquant, apaisé et tourné vers l’avenir.
