Le Real Betis a dû faire preuve d’imagination pour conclure l’un des transferts les plus complexes de son histoire récente. L’arrivée définitive d’Antony, ex-Manchester United, a été rendue possible grâce à une idée pour le moins inédite : lancer une ligne de vêtements inspirée du joueur brésilien.
Prêté par United la saison dernière, Antony avait convaincu les dirigeants et les supporters andalous. Mais lorsque vint le moment de négocier un transfert définitif, un fossé financier est apparu. Manchester United exigeait environ 21,6 millions de livres sterling, une somme jugée excessive par le Betis.
«Nous avions un écart de 5 à 6 millions d’euros avec United et avions déjà atteint nos limites», a reconnu le directeur général du club, Ramón Alarcón, dans une interview accordée à ABC Sevilla.
L’opération a bien failli échouer à 48 heures de la clôture du mercato, les discussions achoppant sur un paiement supplémentaire supposé dû à Manchester.
Pour combler cette différence et rendre l’affaire possible, le Betis a innové : une gamme de vêtements a été lancée en collaboration avec Antony. Celle-ci s’inspire notamment du tatouage que le joueur arbore sur le cou, «Iluminado» («éclairé»), devenu le symbole de la collection.
«Nous avons lancé une ligne de vêtements avec Antony, nous participons avec lui à travers des royalties. Et il aura également des revenus non sportifs provenant de ce merchandising», a détaillé Alarcón.
Selon lui, le risque est réel car l’investissement est prévu sur cinq ans, mais le potentiel de retour est considérable si Antony parvient à redevenir la star mondiale annoncée lors de ses débuts à l’Ajax.
Après d’âpres négociations, c’est seulement dans la nuit précédant la clôture du marché des transferts que l’accord a été finalisé. À 2 heures du matin, le Betis a reçu la confirmation tant attendue, avant de trouver un avion pour que l’ailier arrive à Séville le lundi suivant.
«C’est le recrutement le plus difficile que j’aie jamais fait en tant que PDG», a admis Alarcón. «Il y avait une énorme pression des supporters. Tout le monde demandait quand Antony allait signer.»
Manchester United conserve toutefois une clause importante : les Red Devils toucheront 50 % d’un futur transfert du Brésilien.